Pendant un an, vous avez accueilli Hora, une chienne d’aveugle, que vous avez amenée avec vous au travail, chez Cellfish. Pourquoi une telle aventure ?
C’est à l’occasion d’une journée « portes ouvertes » de l’école des chiens-guides de Paris que j’ai découvert l’univers de cette association, ses convictions et l’esprit de solidarité qui en émanait. Les équipes d’éducation sont composées de professionnels de l’éducation de chiens d’assistance, et les nombreux bénévoles et familles d’accueil bénévoles apportent leur aide sur le plan logistique et matériel. Quand j’ai proposé à Nicolas d’Hueppe, le président de Cellfish, de participer à cette belle action de solidarité, iI a tout de suite accepté. L’association vous confie un chiot de 3 mois, qu’il s’agit de socialiser jusqu’à l’âge de un an et demi. Durant cette période, les rudiments d’une bonne éducation lui sont enseignés, à raison d’une semaine par mois en école. Le reste du temps, le chien doit apprendre avec sa famille d’accueil à connaître tous les environnements possibles : du métro au boulot, du resto aux salles de spectacle, des fêtes aux grandes balades dans des espaces plus naturels.
Comment s’est passée l’intégration au bureau ?
Tous les matins, pendant plus d’un an, Hora a pris le trajet du bureau, parfois en voiture ou en transport en commun, elle a appris à marcher dans le flux continu des Parisiens pressés, à prendre les escalators et les ascenseurs. Elle a assisté aux comités d’entreprises, aux comités de direction et à tous les entretiens qui se tenaient dans mon bureau, allait au restaurant inter-entreprise le midi, à quelques événements festifs ou au restaurant le soir. Nous avons toujours été accueillies partout avec beaucoup de générosité et de solidarité.
L’intégration d’Hora pendant un an a-t-elle changé quelque chose chez Cellfish ?
Hora est vite devenue une mascotte au bureau. Certains venaient la voir pour se détendre ou aller la promener quelques minutes. Tous, même les plus réticents, souvent par peur, l’observaient évoluer avec plaisir. Cela a permis à tous de prendre conscience du handicap et de l’apport essentiel du travail du chien d’assistance dans la vie d’une personne handicapée. Depuis le passage d’Hora, beaucoup de salariés m’ont dit faire attention aux chiens guides et à leur maître. C’est pourquoi j’essaie d’investir un peu de temps pour faire du lobbying afin que ce type d’action soit reconnu et puisse être valorisé dans le cadre de la taxe handicapée, payée par toutes les entreprises. Ce qui est certain, c’est qu’il y aura, chez Cellfish, un avant et un après Hora !
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