Prix de l’IMA,
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Ce nouveau prix littéraire de la Fondation Jean-Luc Lagardère dédié à la jeune littérature arabe illustre la volonté de promouvoir la diversité culturelle. Cet enjeu-là est-il important pour vous ?Évidemment ! Je viens d’un pays qui a toujours milité, depuis les Phéniciens, pour la diversité culturelle. À travers ce prix, la Fondation Jean-Luc Lagardère contribue à construire des ponts entre deux mondes complémentaires, mais qui sont actuellement séparés par un fossé d’incompréhension. Elle nous prouve que la littérature est un vecteur de rapprochement, de dialogue, entre les civilisations. En récompensant des auteurs arabophones, elle reconnaît l’importance des Lettres arabes, malheureusement négligées par la plupart des éditeurs francophones, et en assure la promotion dans un environnement où les écrivains arabes, à l’exception peut-être de l’Égyptien al-Aswany, manquent encore de visibilité. Quand on considère le prix Médicis étranger ou le prix Femina étranger, on est surpris de constater que les auteurs arabes ne figurent jamais dans leurs listes de sélection. Cette injustice-là, la Fondation Jean-Luc Lagardère la répare en quelque sorte ! En tant qu’écrivain libanais, et ancien lauréat de la Fondation, cela vous semblait-il naturel de l’accompagner, comme membre du jury de ce prix, dans cette nouvelle aventure ?Je suis très reconnaissant à la Fondation Lagardère qui m’a mis le pied à l’étrier à une époque où je me posais des questions sur mon avenir. Le roman récompensé, Saint-Georges regardait ailleurs, de Jabbour Douaihy, vous semble-t-il un bon présage pour la suite de ce prix ?Oui, parce qu’il a mis à l’honneur un roman arabe moderne, jeune par son écriture, qui pose des problèmes essentiels. La voie est désormais ouverte devant le jury pour récompenser des oeuvres de ce type, originales, audacieuses, qui témoignent de la vitalité d’une littérature arabe que certains, par ignorance ou par snobisme, croyaient poussiéreuse ! |
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