4.2 La RSE, politique, acteurs, gouvernance responsable

Donner du sens, favoriser l’épanouissement au travail et l’accompagnement de ses collaborateurs dans la diversité et l’innovation, conjuguer excellence et responsabilité, anticiper les attentes d’une société en pleine mutation, harmoniser le respect de ses objectifs avec celui de la planète. Ces défis, directement liés aux métiers du groupe Lagardère, se traduisent par des engagements mis en oeuvre au sein d’une politique de Responsabilité Sociale de l’Entreprise (RSE) qui répond à trois objectifs principaux : se conformer aux attentes croissantes des régulateurs, adapter sa démarche à la stratégie et aux évolutions du Groupe, renforcer le dialogue avec ses parties prenantes.

4.2.1 LES OBJECTIFS DE LA POLITIQUE RSE

A) SE CONFORMER AUX ATTENTES CROISSANTES DES RÉGULATEURS

Le cadre référentiel entourant la RSE se déploie du niveau national au niveau international.
Au niveau national, les contraintes en matière de transparence extra-financière se sont renforcées au fil des ans. Le présent chapitre répond désormais à l’obligation de publication d’une déclaration de performance extra-financière, conformément aux articles L.225‑102-1 et R.225-105 du Code de commerce. Il répond également à la loi relative au devoir de vigilance des sociétés mères et des entreprises donneuses d’ordre (cf. section 4.7). Sur le sujet de l’évasion fiscale, le Groupe tient à souligner le caractère responsable de son approche fiscale, qui s’opère au soutien des activités opérationnelles et qui le conduit à acquitter ses impôts dans les États où les activités sont réalisées. Le Groupe veille au respect des obligations internationales telles que la déclaration pays par pays (CBCR) et accorde une importance particulière à échanger avec la plus grande transparence avec les administrations fiscales.
En application de sa politique fiscale, Lagardère veille à ce qu’aucune activité du Groupe ne vise à réaliser des transferts de bénéfices vers des États à fiscalité privilégiée. Les actifs incorporels sont dans les États où les activités opérationnelles se déroulent.
Au niveau international, Lagardère respecte un certain nombre de textes ou principes fondateurs en matière de RSE. Il s’agit notamment de la Charte internationale des droits de l’homme, des normes fondamentales de l’OIT (1), des principes directeurs de l’OCDE (2) à l’intention des entreprises multinationales et des principes directeurs relatifs aux entreprises et aux droits de l’homme. D’autres référentiels inspirent le groupe Lagardère dans la conduite de ses activités parmi lesquelles la norme ISO 26000 (qui a guidé la mise à jour du Code de Déontologie de 2012), la Charte de l’Unesco sur la diversité culturelle, la Convention internationale des droits de l’enfant de l’Unicef, les Principes directeurs sur les droits de l’enfant et les entreprises.
Enfin, les ODD (3) (cadre d’action international adopté par les Nations unies en 2015 et définissant les enjeux sociétaux à prendre en compte pour construire une société plus durable) étant devenus un vrai cadre de référence en matière de RSE, le Groupe s’attache à ce que sa stratégie soit en cohérence avec les objectifs les plus pertinents au regard de ses activités. Déclinés en 17 objectifs mondiaux allant de l’égalité entre les sexes à la protection de la planète, en passant par l’éducation et l’innovation, les ODD couvrent l’ensemble des enjeux de développement durable essentiels à l’horizon 2030. Ils définissent un référentiel concerté et adoptent un vocabulaire commun à l’ensemble des parties prenantes, permettant ainsi d’assurer une synergie et une cohérence entre les actions menées à toutes les échelles.
Enfin, comme chaque année, Arnaud Lagardère, Gérant- Commandité, renouvelle son engagement vis-à-vis des principes du Pacte mondial des Nations unies (Global Compact), auxquels le Groupe adhère depuis 2003 et qui infusent sa stratégie RSE depuis maintenant seize ans.

Les éléments du Rapport financier annuel sont identifiés dans le sommaire à l’aide du pictogramme RFA

(1) Organisation internationale du travail.
(2) Organisation de coopération et de développement économiques.
(3) Objectifs de Développement durable.

Présent sur tous les continents, le groupe Lagardère compte parmi les leaders mondiaux de l’édition et du commerce en zone de transport. À ce titre, en tant que Groupe international, il nous est nécessaire de faire preuve de rigueur et d’exemplarité dans la promotion de certains droits et principes universellement reconnus et adoptés en vertu d’une mondialisation plus respectueuse de l’homme et de son environnement. Cet engagement international se traduit par l’adhésion de notre Groupe au Pacte mondial des Nations unies (Global Compact), dont nous sommes membres depuis 2003, qui invite les entreprises à s’engager sur la voie de la responsabilité.
Pour réaffirmer notre engagement, nous communiquons chaque année sur les progrès réalisés par notre Groupe autour des dix principes du Pacte.

DROITS DE L’HOMME
Principe 1 : les entreprises sont invitées à promouvoir et à respecter la protection du droit international relatif aux droits de l’homme.
Principe 2 : les entreprises sont invitées à veiller à ne pas se rendre complices de violations des droits de l’homme.

CONDITIONS DE TRAVAIL
Principe 3 : les entreprises sont invitées à respecter la liberté d’association et à reconnaître le droit de négociation collective.
Principe 4 : les entreprises sont invitées à contribuer à l’élimination du travail forcé ou obligatoire.
Principe 5 : les entreprises sont invitées à contribuer à l’abolition effective du travail des enfants.
Principe 6 : les entreprises sont invitées à contribuer à l’élimination de toute discrimination en matière d’emploi et de profession.

ENVIRONNEMENT
Principe 7 : les entreprises sont invitées à appliquer l’approche de précaution aux problèmes touchant à l’environnement.
Principe 8 : les entreprises sont invitées à prendre des initiatives tendant à promouvoir une plus grande responsabilité en matière d’environnement.
Principe 9 : les entreprises sont invitées à favoriser la mise au point et la diffusion de technologies respectueuses de l’environnement.

LUTTE CONTRE LA CORRUPTION
Principe 10 : les entreprises sont invitées à agir contre la corruption sous toutes ses formes, y compris l’extorsion de fonds et les pots-de-vin.

Arnaud Lagardère
Associé-Commandité, Gérant de Lagardère SCA

B) ADAPTER LA RSE À LA STRATÉGIE DE DÉVELOPPEMENT DU GROUPE
Le groupe Lagardère aligne sa politique de RSE sur la stratégie de développement du Groupe dans l’ensemble de ses activités. Sa feuille de route est donc notamment liée depuis plusieurs années :

  • aux évolutions des activités du Groupe. Le développement d’activités à potentiel de croissance ainsi que l’évolution des modèles économiques d’activités plus traditionnelles et dont l’innovation devient une composante essentielle font évoluer les impacts sociaux, sociétaux et environnementaux qu’ont les métiers du Groupe sur la société ;
  • à l’internationalisation croissante des implantations du Groupe. Le développement des activités à l’international, l’ouverture à de nouveaux territoires émergents ainsi que la recherche d’une croissance moins centrée sur la France sont également des éléments de contexte à intégrer car ils viennent redéfinir les contours de la stratégie RSE du Groupe (prise en compte d’enjeux ayant une portée internationale, impact sociétal sur les populations locales, promotion de la diversité culturelle, etc.).

C) RENFORCER LE DIALOGUE AVEC LES PARTIES PRENANTES
Auteurs et créateurs, lecteurs et auditeurs, collaborateurs et fournisseurs, mais aussi concédants et voyageurs, clients et investisseurs, consommateurs et actionnaires, les parties prenantes du groupe Lagardère sont multiples et peuvent être classées selon la typologie illustrée par la cartographie ci-dessous (internes, externes, publiques ou sectorielles).
Le groupe Lagardère entretient, depuis le déploiement de sa stratégie RSE, un dialogue soutenu et régulier avec la communauté des analystes extra-financiers. Cette implication constante ainsi que les progrès réguliers réalisés chaque année par le Groupe lui permettent d’être maintenu, au 31 décembre 2019, dans les indices ESG suivants : Vigeo Euronext Europe 120 et Eurozone 120, FTSE4Good Index Series, MSCI Global Sustainability Index Series, Ethibel Sustainability Index (ESI) Excellence Europe et STOXX® Global ESG Leaders Index. Enfin, au regard de ses bonnes performances au questionnaire du Dow Jones Sustainability Index de 2019, le groupe Lagardère a également été intégré au Sustainability Yearbook 2020 et fait donc partie des six leaders de son secteur. 
Par ailleurs, afin de consolider cet objectif de dialogue, Lagardère s’est doté en 2015 d’un panel de parties prenantes, organe consultatif qui s’inscrit dans une optique d’amélioration continue de la démarche RSE du Groupe. Présidé par Thierry Funck- Brentano, Co-gérant de Lagardère SCA, et animé par la Direction du Développement durable et de la RSE, le panel de parties prenantes de Lagardère est composé de 12 membres (dont 11 extérieurs au Groupe) nommés pour une durée de deux ans et représentatifs des principaux enjeux, métiers et secteurs d’activités du Groupe.

Ce panel répond à trois principaux objectifs :

  • instaurer un dialogue régulier, au niveau Groupe, entre Lagardère et ses parties prenantes ;
  • mieux connaître la perception et les attentes des parties prenantes vis-à-vis du Groupe ;
  • nourrir la réflexion prospective de Lagardère sur ses principaux enjeux sociaux, sociétaux et environnementaux.

Cet objectif de dialogue permanent avec les parties prenantes avait pris tout son sens en 2017, année au cours de laquelle le groupe Lagardère avait mis à jour sa feuille de route RSE suite à la réalisation de sa première analyse de matérialité.
À l’issue du processus méthodologique qualitatif et quantitatif, le résultat final de cette matrice, visible dans le graphique ci-dessous, avait été retravaillé afin de simplifier la feuille de route RSE dans son ensemble. En dernière étape, cette matrice avait été présentée devant le panel de parties prenantes.

4.2.2 LES ACTEURS ET LA GOUVERNANCE DE LA RSE

Au niveau du Groupe, une Direction du Développement durable et de la RSE, placée sous l’autorité de la Gérance, coordonne un Comité de Pilotage, composé des responsables RSE de chaque branche et de représentants de plusieurs directions transversales. Présidé par le Directeur des Relations humaines, de la Communication et du Développement durable, également Co-gérant du groupe Lagardère, ce Comité affine la stratégie en matière de RSE et propose des actions à mener au niveau du Groupe tout en favorisant les échanges de bonnes pratiques entre les branches.
Chaque branche adapte en son sein la politique de RSE définie au niveau du Groupe. La mise en oeuvre de cette stratégie est confiée à un responsable du Développement durable qui anime des réseaux de correspondants internes, constitue des comités de pilotage au niveau local et déploie tous les outils nécessaires à l’intégration de la RSE au plus près des activités.
En parallèle, la Direction du Développement durable et de la RSE co-pilote différents groupes de travail dédiés à des sujets clés en lien avec d’autres fonctions centrales. Elle anime également le dialogue avec le panel de parties prenantes.
Depuis 2015, le Conseil de Surveillance a intégré le sujet de la RSE aux missions du Comité des Nominations, des Rémunérations et de la Gouvernance. Au cours de l’année 2019, la Direction du Développement durable et de la RSE est ainsi venue faire un point d’étape sur la feuille de route RSE ainsi qu’une présentation sur la notation extra-financière du Groupe.
La gouvernance responsable est le socle sur lequel repose la feuille de route RSE du groupe Lagardère. Cette gouvernance responsable se décline à la fois dans des textes rappelant les références éthiques du Groupe ou encore dans des programmes de Compliance déployés auprès de ses collaborateurs (cf. § 3.2.6.5).
Le Code de Déontologie du groupe Lagardère, dont une mise à jour a été initiée en fin d’année 2019, établit un corpus de principes directeurs dont le respect permet de s’assurer que l’ensemble des femmes et des hommes du Groupe partage un socle de valeurs commun. Dans ce sens, il constitue l’un des textes fondamentaux qui inspirent la politique de RSE du Groupe.

Matrice de matérialité de Lagardère

4.2.3 LA FEUILLE DE ROUTE RSE

La feuille de route RSE repose sur trois piliers :

  • Placer l‘humain au coeur de la stratégie 
    Cela revient à considérer que notre plus grande responsabilité s’exerce à la fois vis-à-vis de l’ensemble de nos collaborateurs, qui doivent travailler dans un environnement diversifié, mixte, attractif et stimulant.
  • Limiter l’empreinte environnementale des produits et services
    Au-delà de sa responsabilité liée à ses contenus (informer, sensibiliser, éduquer, fournir les clés de compréhension du monde etc.), le groupe Lagardère poursuit un engagement écoresponsable pragmatique et cohérent au regard de ses activités et ce dans une triple direction : la lutte contre le changement climatique, la gestion responsable des ressources et l’écoresponsabilité de la chaîne alimentaire.
  • Partager la diversité sociale et culturelle des activités
    À travers les contenus produits et distribués, et grâce aux différents partenariats et programmes d’engagement culturels et solidaires, le Groupe promeut l’accès à l’éducation et à la connaissance tout en défendant la liberté d’expression, le pluralisme des idées et la diversité culturelle.