Note 30 - Expositions aux risques de marché (liquidité, taux, change, actions) et aux risques de crédit
30.1 Risques de marché
30.1.5 Exposition
Risques de liquidité
Le risque de liquidité est maîtrisé puisque le ratio des réserves de liquidités disponibles (trésorerie, placements financiers courants et lignes de crédit confirmées, non tirées) sur la dette brute inférieure à 2 ans est de 291,2 %. En effet, la dette brute à moins de 2 ans est de 747 M€, tandis que le total des réserves de liquidité est de 2 175 M€ (trésorerie et placements financiers courants pour 913 M€, lignes de crédit confirmées non tirées pour 1 262 M€). La réserve de liquidité est principalement assurée par le crédit syndiqué conclu en mai 2015 pour un montant de 1 250 M€ sur une durée initiale de 5 ans. Le 26 avril 2016, puis le 27 avril 2017, Lagardère SCA a utilisé les deux possibilités d’extension et a reçu l’accord à l’unanimité des treize banques de son crédit syndiqué pour l’extension de cette ligne d’une année à deux reprises. L’échéance de la ligne de crédit est ainsi portée au 11 mai 2022. L’endettement est considéré majoré de la valeur des instruments dérivés de couverture, lorsqu’ils existent (cf. note 29.3). Dans sa répartition, la part des emprunts obligataires, à remboursement in fine, passe de 62 % à 54 % de l’endettement total brut entre le 31 décembre 2018 et le 31 décembre 2019, avec des échéances de 500 M€ en 2023 et 2026 ainsi que de 300 M€ en 2024.
Risques induits par des clauses de remboursement anticipé du fait de l’application de covenants
Le contrat de crédit syndiqué, conclu en mai 2015 pour un montant de 1 250 M€ et dont la maturité est en mai 2022, comporte une clause appelée “covenant”, imposant le respect d’un ratio financier qui porte sur un montant maximum d’endettement net rapporté à un EBITDA ajusté.
L’endettement net correspond à la définition présentée en note 3.2 et son calcul est détaillé en note 29.
L’EBITDA ajusté est calculé à partir du résultat opérationnel courant des sociétés intégrées (RESOP) et des activités abandonnées, en déduisant les amortissements et dépréciations des immobilisations corporelles et incorporelles, les amortissements des coûts d’obtention de contrats, les amortissements des droits d’utilisation des contrats de location immobiliers et autres, l’annulation de la charge de loyer fixe des contrats de location immobiliers et autres, et en y ajoutant les dividendes reçus des sociétés mises en équivalence.
Depuis le 1er janvier 2019, date d’application de IFRS 16 sur les locations, le RESOP (définition en note 3.2) exclut l’effet d’IFRS 16 sur les contrats de concession uniquement. Les dettes de location n’étant pas considérées comme des dettes financières, elles ne sont pas incluses dans l’endettement net. Cet ajustement a été accepté par les prêteurs du crédit syndiqué de 1 250 M€ en juin 2019. Le non-respect de ce ratio donne aux prêteurs concernés la faculté d’exiger le remboursement anticipé de leurs concours octroyés. Le ratio est calculé chaque semestre sur 12 mois glissant sur la base des comptes consolidés publiés.
Au 31 décembre 2019, le ratio imposé par le “covenant” est respecté et par ailleurs la ligne de crédit syndiqué de 1 250 M€ était non tirée à 100 %.
Risques de taux d’intérêt
54 % de l’endettement brut total est réalisé par des emprunts obligataires à taux fixe.
Ainsi, l’emprunt obligataire de 497 M€ à échéance 2023, émis en 2016, porte intérêt à taux fixe (taux d’intérêt effectif de 2,90 %). L’emprunt obligataire de 298 M€ à échéance 2024, émis en 2017, porte intérêt à taux fixe (taux d’intérêt effectif de 1,81 %). Enfin, l’emprunt obligataire de 496 M€ à échéance 2026, émis en 2019, porte intérêt à taux fixe (taux d’intérêt effectif de 2,26 %). Les titres de créances négociables à court terme (billets de trésorerie) et à moyen terme sont émis régulièrement, pour des durées de 1 à 24 mois. Le rythme des émissions et la durée des billets font varier ainsi les taux de référence appliqués ; aussi, le taux de l’ensemble du portefeuille évolue-t-il tout au long de l’année. Les autres dettes bancaires portent principalement intérêt à taux variable.
La trésorerie et les équivalents de trésorerie représentent un en-cours de 913 M€. D’autre part, l’endettement à taux variable s’élève à 747 M€ (ce chiffre excluant principalement les dettes liées au rachat d’intérêts minoritaires et les dépôts et cautions reçus). À fin décembre 2019, compte tenu des montants mentionnés ci-dessus, une hausse instantanée des taux aurait un effet limité sur la charge nette d’intérêt du Groupe.
Au 31 décembre 2019, le Groupe ne détient pas d’instruments dérivés de taux qui modifie la répartition de la dette à taux fixe et variable.
Par ailleurs les engagements de retraites et obligations assimilées sont sensibles aux variations des taux d’intérêt. La part obligataire et monétaire des actifs correspondants présente une sensibilité en sens contraire. Les en-cours liés à ces engagements et à ces actifs sont détaillés en note 28.1.
Risques de change
Les risques de change liés à la position transactionnelle du Groupe concernent principalement l’activité de Lagardère Sports. Les opérations de couverture de devises sous forme de terme direct portent, au 31 décembre 2019 pour l’ensemble des quatre branches, sur des montants de 166 M€ à la vente et 218 M€ à l’achat.
Pour le risque de conversion du compte de résultat, le Groupe n’effectue pas de couverture financière. Les éléments d’exposition sont donnés ci-après.
La part des principales devises dans le chiffre d’affaires consolidé
2019 se présente comme suit (chiffre d’affaires reporté par les entités dans la monnaie officielle de leur pays de domiciliation) :
- Euro 50 %
- Dollar US 24 %
- Livre Sterling 8 %
- Autres devises 18 %
Total 100 %
Sur la base des données comptables de l’exercice 2019, les sensibilités du résultat opérationnel courant des sociétés intégrées (Résop) à une variation des taux de change respectifs de ces devises, en ordre de grandeur et en année pleine, pour une dépréciation de 10 % contre l’Euro et avant toute mesure d’ajustement, sont présentées dans le tableau ci-dessous :
Devise | Incidence comptable sur le Résop consolidé 2019 |
|
---|---|---|
Dollar US (*) | (13) M€ | |
Livre Sterling (**) | (5) M€ |
(*) Résop des entités dont la monnaie fonctionnelle est le dollar US.
(**) Résop des entités dont la monnaie fonctionnelle est la Livre Sterling.
Le financement des activités courantes est en général assuré par recours à des crédits à court terme et à taux variable libellés dans la devise locale pour éviter tout risque de change, soit un en‑cours, au 31 décembre 2019, de 334 M€. Pour les investissements à long terme, y compris les acquisitions, le Groupe se réserve la possibilité de mettre en place des emprunts à moyen terme dans la devise d’investissement. Au 31 décembre 2019, le montant de tels instruments qualifiés de couvertures d’investissements nets est de 499 M€, principalement en dollars US.
Risques sur actions de sociétés cotées
Les principaux titres de sociétés cotées détenus directement ou indirectement par le Groupe sont les suivants :
Titres | Nombre | Taux de détention | Cours au 31.12.2019 | Valorisation boursière au 31.12.2019 |
|||
---|---|---|---|---|---|---|---|
Lagardère SCA | 2 276 966 | 1,74 % | 19,43 | 44 241 449 € | |||
Actifs liés aux régimes de retraite placés en actions |
48 574 559 € |
Les titres d’autocontrôle sont déduits des capitaux propres consolidés pour leur coût d’acquisition. Les variations ultérieures du cours n’ont aucun impact sur les comptes. La juste valeur des actifs liés aux régimes de retraite s’élève à 268 M€. Ils sont investis à hauteur de 18 % en actions (cf. note 28.1), ce qui représente une valorisation de 48 M€ au 31 décembre 2019.
30.1.6 Gestion
Le Groupe applique une politique visant à limiter les risques de marché encourus par l’application de procédures permettant d’identifier et de quantifier ces risques. L’utilisation de produits dérivés est réservée à des opérations de couverture non spéculatives.
Le portefeuille des dérivés se décompose de la manière suivante :
Catégorie d’instrument de couverture |
Nature de couverture | Nominal | Juste valeur | Autres éléments du résultat global |
|||
---|---|---|---|---|---|---|---|
31.12.2019 | 31.12.2018 | 31.12.2019 | 31.12.2018 | 2019 | 2018 | ||
Cross-currency swaps affectés à la dette (*) |
Investissement net | 383 | 375 | (8) | 7 | (15) | (11) |
Swaps de change affectés à la dette (*) |
Juste-valeur | 506 | 426 | - | - | - | - |
Couvertures de change opérationnelles (achats et ventes à terme) |
Flux de trésorerie et Juste-valeur |
384 | 115 | (2) | 1 | (5) | (2) |
Total | 1 273 | 916 | (10) | 8 | (20) | (13) |
(*) La variation de juste-valeur des instruments financiers affectés à la dette s’élève à (15) M€ au 31 décembre 2019 et sont relatifs aux cross‑currency swaps, comptabilisée en autres éléments du résultat global.
Au 31 décembre 2019, les caractéristiques des cross-currency swaps affectés à la date sont résumées ci-après : Les nominaux s’élèvent à 430 millions de dollars US avec des échéances en avril 2023, juin 2024 et juin 2026. Au 31 décembre 2018, les contrats s’élevaient à 430 millions de dollars US avec des échéance en 2019, 2023 et 2024. La maturité des cross-currency swaps est alignée avec celles des emprunts obligataires et du placement privé Schuldscheindarlehen, les dérivés ayant permis, sur le plan économique, de transformer en dette à taux fixe dollar US les emprunts obligataires émis à taux fixe euro.
La maturité des autres dérivés est inférieure à un an.
Risques de taux d’intérêt
Le Groupe ne pratique pas de gestion active quotidienne des taux d’intérêt relatifs à ses actifs et passifs financiers. Les placements de trésorerie sont effectués sur des instruments de taux choisis pour leur qualité en termes de signature, avec des maturités adaptées à la durée prévue du placement et en excluant tout placement spéculatif ou à fort risque. Aucun produit dérivé n’est attaché à ces investissements.
30.2 Risques de crédit et de contrepartie
Le risque de crédit et de contrepartie représente le risque de perte financière pour le Groupe dans le cas où un client ou un débiteur viendrait à manquer à ses obligations contractuelles. Ce risque provient essentiellement des créances clients.
30.2.1 Exposition
L’exposition du Groupe au risque de crédit et de contrepartie peut résulter principalement :
- des en-cours clients ou d’engagements reçus dans le cadre de contrats commerciaux ;
- d’investissements financiers réalisés soit pour placer des excédents de trésorerie, soit pour couvrir des engagements sociaux postérieurs à l’emploi ;
- de contrats de couverture ayant pour contrepartie des établissements financiers.
Le total des en-cours clients et des engagements reçus dans le cadre de contrats commerciaux s’élève à 1 844 M€ au 31 décembre 2019. Les en-cours clients principaux ont pour contrepartie des distributeurs de produits du Groupe. En France comme à l’étranger, les créances sont majoritairement détenues sur des clients locaux dont aucun ne représente un pourcentage élevé des ventes concernées. Les principaux engagements reçus entrent dans le cadre de contrats de commercialisation de droits sportifs.
Il est précisé ci-dessous la part du chiffre d’affaires consolidé réalisé avec le premier, les cinq premiers et les dix premiers clients du Groupe :
2019 | 2018 | |
---|---|---|
Premier client | 5,1 % | 4,8 % |
Cinq premiers clients | 9,3 % | 8,8 % |
Dix premiers clients | 12,0 % | 11,8 % |
La trésorerie et les placements financiers courants du Groupe s‘élèvent à 913 M€. Outre les soldes créditeurs auprès des banques du Groupe, la plus grande part des en‑cours est placée sur des instruments représentatifs de signatures de bonne qualité. Les actifs gérés dans le cadre des engagements sociaux postérieurs à l’emploi s’élèvent à 268 M€ (dont 247 M€ au Royaume-Uni), 71 % de ces actifs sont investis en obligations.
Les contrats de couverture sont principalement destinés à la couverture des risques de devise. Leur en‑cours notionnel s’élève à 1 273 M€ au 31 décembre 2019. Le risque économique attaché à ces contrats dépend de l’évolution des devises et des taux d’intérêt et ne représente qu’une fraction du montant notionnel. Les contreparties en sont des banques de premier plan. Les contreparties du Groupe sont exposées aux aléas de la conjoncture économique et de ce fait des défaillances ne peuvent pas être totalement exclues.
30.2.2 Gestion
Chaque branche d’activité a la responsabilité de gérer de façon décentralisée son risque de crédit en fonction des spécificités propres à son marché et à sa clientèle.
Les clients nouveaux susceptibles d’engendrer un volume d’affaires important font généralement l’objet d’analyses ou de prises d’informations préalables (telles que notations externes ou références bancaires) qui peuvent conduire à la mise en place de garanties spécifiques ou à la souscription d’assurances-crédit. Également, des plafonds de crédit par contrepartie peuvent être fixés. Dans les activités nouvellement intégrées au Groupe, il est fait en sorte que des procédures de suivi adaptées aux risques de crédit spécifiques à ces activités soient progressivement mises en place. Le Groupe produit un compte-rendu périodique sur les risques de contrepartie, ce qui lui permet de suivre d’une part l’exposition consolidée du Groupe à ses principales contreparties, l’évolution des en‑cours cumulés et le niveau des provisions qui s’y rattachent, d’autre part les mesures afférentes à la maîtrise des risques dans ce domaine. Le Comité des risques financiers examine périodiquement ce compte-rendu.
Par ailleurs, la Direction de la Trésorerie et du Financement est en charge de veiller à la bonne qualité des établissements financiers avec lesquels les entités du Groupe sont en relation.